La Fondation lance un programme pour que des jeunes marocains puissent effectuer leur travail de thèse au CERN

Grâce au travail opiniâtre, depuis plus de 10 ans, d’un petit groupe d’universitaires marocains, le Maroc est partie intégrante du programme d’expériences LHC qui démarre actuellement au CERN. Le Maroc est membre de plein droit de la collaboration ATLAS qui groupe plus de 2000 physiciens et 165 institutions de recherche de 37 pays. Soulignons que le Maroc est le seul pays arabe, et le premier du continent africain à avoir acquis ce statut.

La Fondation “Partager le Savoir”, est très au courant de cette situation puisque Abdeslam Hoummada, porte-parole des universités marocaines travaillant au CERN, est membre de notre Conseil de Fondation. C’est pourquoi, dès le printemps 2008, nous avons entrepris des démarches dans le but de conforter cette participation du Maroc au programme du CERN.

Certes l’Internet et les grilles de calcul permettent à des physiciens basés à Casablanca, Oujda, Rabat  ou Marrakech  de suivre “en direct” les collisions de particules survenant au CERN, et l’on sait tout le prix que nous attachons à développer ces possibilités technologiques pour les scientifiques du Maghreb et d’Afrique sub-saharienne.

Il reste néanmoins qu’une présence physique permanente est d’une toute autre portée. Pour cette raison, le CERN a créé un système de boursiers, extrêmement recherché, au bénéfice des ressortissants des Etats-Membres (dont le Maroc ne fait donc pas partie). Financer des boursiers dans les mêmes  conditions que celles offertes par le CERN était hors de portée des budgets des universités marocaines et de leur tutelle. Il nous a semblé que trouver pour cela des ressources extrabudgétaires, au Maroc ou en Europe relevait de la mission de notre Fondation.

Avoir des boursiers marocains au CERN pour y préparer une bourse de doctorat répondait au double objectif:

  • Accroître, par une présence sur place continue la crédibilité de la participation marocaine au sein de la collaboration ATLAS.
  • Permettre à des jeunes marocains particulièrement brillants d’acquérir une formation, aussi bien en physique que dans des technologies d’avant-garde à fort potentiel de transfert de technologie Recherche-Industrie, et ceci dans un milieu international très stimulant. Ces jeunes constitueraient ainsi une précieuse ressource pour le Maroc, soit qu’ils restent dans le secteur académique, soit qu’ils fassent carrière au sein de groupes industriels marocains.

Nous avons donc, dès juin 2008 entamé des démarches pour trouver les concours financier nécessaires.
La crise financière qui a démarré à ce moment ne nous a pas permis d’avoir le soutien escompté auprès des grandes entreprises marocaines. Nous pensons que ce n’est que partie remise, car entre temps nous avons bénéficié de soutiens qui permettent dès cette année de démarrer  un programme appelé, nous en sommes sûrs, au plus grand succès.

La Fondation a conclu le 25 juin 2009, un accord avec le CERN (et l’Université HASSAN II de Casablanca), qui prévoit que, à la condition de rembourser au CERN tous ses débours, les boursiers marocains seront intégrés au personnel du CERN avec le même statut que les boursiers ressortissants des Etats-Membres.

Pour cette année, c’est l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques – dont nous saluons la vision– qui a accepté d’amorcer le processus en finançant la première bourse (un an renouvelable une fois) L’Académie s’est d’ailleurs jointe à l’accord avec le CERN. La Fondation Carnot s’est de son côté déclarée prête à prendre le relais pour l’an prochain.

Le processus est donc amorcé. Un appel à candidatures a été lancé cette semaine, ouvert  aux étudiants de toutes les  universités marocaines qui satisfont aux critères nécessaires pour préparer une thèse dans ce domaine. Un jury international (avec participation de notre Fondation) devra choisir le (la) lauréat(e) avant le 17 mars au Comité de Sélection du CERN qui siégera en Avril.

La Fondation entend poursuivre son action pour obtenir des concours permettant de poursuivre ce programme pendant les 5 ou 6 prochaines années.

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