Les énergies renouvelables (éoliennes, solaires, géothermiques) sont de nature intermittente. L’équilibre du réseau exige donc parfois de transporter l’électricité sur des centaines, voire des milliers de km. Par exemple, l‘éolien offshore des Pays- Bas est rendu possible par une ligne sous-marine de 580 km en courant continu de + et – 450 kV qui la relie à la Norvège et ses importantes ressources hydrauliques. Mais les choses se compliquent dans le cas de liaisons terrestres en raison de l’opposition grandissante des populations aux pylônes supportant les câbles aériens. Avec la supraconductivité, on peut faire passer de très fortes intensités (donc diminuer la tension pour la même puissance), sans aucun échauffement. On aboutit de cette façon à un système extrêmement compact, susceptible d’être enterré le long d’une route.
Déjà lors de notre conférence en Jordanie, H. Schmidt avait présenté la Supraconductivité à Haute température (celle de l’azote liquide). Malheureusement le coût de ces céramiques au Bismuth (Bi 2223) et à l’Yttrium (Y- 123) et la difficulté d’en faire des fils en restreint pour l’instant l’usage à des zones très urbanisées ou les droits de passage des lignes aériennes seraient prohibitifs. Lors d’un colloque organisé par Carlo Rubbia, Directeur scientifique du IASS de Potsdam les 12 et 13 mai 2011, une possibilité nouvelle est apparue qui pourrait, si elle se confirme, changer complètement la donne et rendre les lignes enterrées compétitives dans un avenir proche, avec les lignes aériennes. Il s’agit du MgB2, matériau simple à fabriquer, dont les Japonais ont découvert par hasard en 2000 qu’il devient supraconducteur à la température de l’Hydrogène liquide. Lors de notre prochaine conférence, nous donnerons une très large place à cette possibilité, encore très peu connue.