Le 12 janvier 2017 en début de soirée, un faisceau a circulé pour la première fois dans le synchrotron SESAME. Après ce premier tour, l’étape suivante est de parvenir à faire circuler le faisceau sur plusieurs tours, puis à l’accélérer. Cette étape importante ouvre la voie à la recherche auprès de la première source de lumière au Moyen-Orient.
SESAME (Synchrotron-light for Experimental Science and Applications in the Middle East), est une installation à accélérateur qui utilise le rayonnement électromagnétique émis par les faisceaux d’électrons pour étudier diverses propriétés de la matière. Les expériences qui seront menées à SESAME permettront de mener des recherches dans une large gamme de domaines, notamment la médecine et la biologie, les sciences des matériaux, la physique, la chimie, la santé, l’environnement, l’agriculture, et l’archéologie.
Le CERN participe depuis longtemps à SESAME, en particulier à travers le projet CESSAMag, financé par la Commission européenne et coordonné par le CERN. CESSAMag a fourni le système d’aimants de l’anneau principal de SESAME. Dans ce cadre, le CERN a apporté son savoir-faire dans le domaine de la technologie des accélérateurs de particules, permettant à SESAME de se concentrer sur d’autres systèmes essentiels de son anneau principal. Le projet a également été source de formation et de transferts de connaissances et de technologies.
Le premier faisceau fait suite à plusieurs grandes étapes : la mise sur pied d’un groupe sur la collaboration scientifique au Moyen-Orient au milieu des années 1990, puis le don de l’accélérateur BESSY1 par le laboratoire BESSY, à Berlin. Des composants de BESSY1, transformés et mis à niveau, servent désormais d’injecteur pour le nouvel anneau principal de SESAME, qui est une source de lumière de troisième génération construite par SESAME avec l’appui de ses membres, de la Commission européenne et du CERN par l’intermédiaire du projet CESSAMag, et de l’Italie.
La circulation du premier faisceau marque le début du programme de recherche auprès de la nouvelle source de lumière synchrotron. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire avant que les expériences ne puissent démarrer. Les faisceaux doivent être accélérés à 2,5 GeV, l’énergie d’exploitation de SESAME. Puis, la lumière émise à mesure que les faisceaux circulent doit être canalisée le long des deux lignes de faisceau et optimisée pour les expériences. Le processus devrait prendre environ six mois, ce qui permettra aux premières expériences de débuter à l’été 2017.
SESAME a été créé sous les auspices de l’UNESCO avant de devenir une organisation intergouvernementale à part entière en 2004. Aujourd’hui, les membres de SESAME sont l’Autorité palestinienne, Bahreïn, Chypre, l’Égypte, l’Iran, Israël, la Jordanie, le Pakistan et la Turquie. Sa mission est de servir d’installation de recherche de classe mondiale dans la région, tout en favorisant la coopération scientifique internationale.
Article rédigé par Corinne Pralavorio