Les progrès en bien-être matériel, en qualité et longueur de vie dont l’humanité a pu jouir durant les derniers siècles ont été possibles grâce à la révolution scientifique et les technologies et les innovations qu’elle a permis. De mon point de vue, la capacité en recherche scientifique basique est inséparable du développement économique et des progrès médicaux que l’Afrique poursuit. Le développement économique est dépendant de l’innovation, qui est elle-même dépendante de l’expertise technologique, qui dépend à son tour de l’application de la recherche scientifique. Comment appliquer la science de manière efficace sans l’appui de la recherche fondamentale ?
De même, la médecine moderne dépend des techniques basées sur les progrès de la physique, de la chimie et de la biologie. Une approche en termes de « culte du cargo » qui repose sur l’expertise et les technologies importées d’ailleurs retarderait les possibilités de croissance économique et de bien-être général pour l’Afrique. C’est pour cela que je pense qu’il est essentiel de développer les capacités de l’Afrique en recherche scientifique fondamentale.
Cela peut se traduire en une double approche : la recherche dans des institutions africaines locales telles que des universités et des laboratoires nationaux, et la recherche dans le cadre de partenariats internationaux avec des pays hors Afrique. Un exemple de la deuxième approche s’illustre par la participation aux expériences du CERN, qui a accueilli des étudiants et scientifiques de nombreux pays africains et qui a des partenariats institutionnels avec des groupes de recherche au Maroc, en Afrique du Sud et en Egypte. PLS est fière d’avoir pu être partie prenante du Maroc dans le développement de sa capacité de recherche en physique fondamentale. La Fondation est heureuse, à présent, de proposer un partenariat similaire à la communauté palestinienne de physique. PLS a également apporté son soutien de manière constante au projet SESAME qui réunit des scientifiques de toute la région MENA. PLS espère pouvoir également donner son soutien au projet particulièrement excitant de la construction du SKA (Square Kilometer Area) à travers plusieurs pays du sud de l’Afrique, avec le partenariat de scientifiques d’Europe et d’Amérique du Nord. Ces développements pleins de promesses dans la recherche fondamentale doivent être accompagnés de mesures pour relier la recherche de base avec les communautés innovatrices et entrepreneuriales au travers de l’Afrique, ce qui est également l’un des objectifs principaux de PLS.
Prof. John Ellis